Fabien Abisror

Présentation

La vie de cet « écrivain photographe » de 40 ans est jalonnée de mots. C?est l?écriture qui le caractérise le plus, le « nerf de la guerre » de son art. Le jeune homme avait pourtant commencé par faire une école de commerce, un univers bien loin de ses mots à lui. C?est pendant une année sabbatique, en 1997, qu?il s?autorise à explorer son univers intime, par le biais de l?image et du texte. Ce sera d?abord le cinéma, et la réalisation de plusieurs courts-métrages, inspirés de cauchemars (Speeze), de dysfonctionnements de nos sociétés (SDF, syndrome d?imuno-déficience financière), de sa vie (Des râteaux à la pelle).


C?est en 2001 que Fabien Abisror rencontre véritablement la photographie, par l?intermédiaire d?une exposition de portraits sur l?ex-Yougoslavie, Histoires d?amour à Plemetina. L?auteur souhaite faire réaliser un film sur son ?uvre, qui mettrait en valeur l?exposition. Fabien s?empare alors de la caméra et construit un film onirique, muet, juste habillé d?une musique de Gorki, dont le but premier était de faire passer une émotion.
Mais l?écriture le rattrape, toujours. Une écriture qui explore différents styles. A une période, ce fut une écriture humoristique, faite de sketches, de petites scénettes, jusqu?au jour où ces textes ont formé un véritable spectacle ; en 2004, l?écrivain, comédien, réalisateur, monte sur les planches du théâtre Michel Galabru, en plein c?ur des Abesses. Un one man show intitulé Le kamikaze de l?amour, dont le thème central est l?hécatombe sentimentale d?un personnage, mise à distance par le burlesque. Un joli succès, même si c?est surtout l?expérience filmo-photographique autour des Histoires d?amour à Plemetina qui reste gravée le plus profondément en lui.


L?artiste polyvalent finit par trouver le support le plus en accord avec lui-même. Son amour de l?image le pousse à s?emparer d?un appareil photo qu?il ne quittera plus, avec l?idée du décloisonnement comme point central de ses ?uvres : une photo, un texte incrusté dans l?image, pour ne pas enfermer l?image ou les mots dans leurs supports habituels. L?exposition présentée au Carroussel du Louvre est l?aboutissement d?une recherche artistique et spirituelle, guidée par le verbe. De grandes photographies, la plupart en noir et blanc, qui brossent différents thèmes : l?errance, l?orgueil, l?illusion de l?image, l?amour, la misère, les utopies. Des ?uvres dans lesquelles Fabien Abisror se met à nu en jouant sur ses failles, dans lesquelles chacun peut reconnaître une image de soi. Des ?uvres parfois proches de la photo humaniste d?un Doisneau, d?un Cartier-Bresson, qui entendent toucher le public par tous les sens.



En 2012 il repart sur les bancs de l'école et passe un Master de communication et graphisme et créee sa société de design graphique Brozart. Après deux années d'efforts il revient à ses amours de toujours et publie en 2015 son premier roman et son premier recueil, "Lettre à l'être"et "L'envol du destin".

Sarah Elkaïm
Journaliste culturelle et chercheuse de talents.

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